La Cheffe du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH) a été convoquée et auditionnée vendredi par l’Inspection générale de la police nationale d’Haïti (IGPNH).

En effet, son audition a duré plusieurs heures de temps où il était question de ses activités syndicales. Certaines de ses déclarations faites préalablement dans la presse ont été prises en compte. Les responsables de l’IGPNH ont rappelé aux policiers (ères) l’interdiction qui leur est faite de former ou d’appartenir à un quelconque syndicat.

Par ailleurs, la policière Yanick JOSEPH aurait été privée de son arme de service et de son badge lors de son audition. Ce qui a brusquement provoqué un vent de panique à Delmas 2 où des tirs nourris ont été entendus.

Très acides contre le haut-commandement de la PNH, les policiers qui l’accompagnaient ont scandé « SPNH oubyen Lapolis kraze ». Ils ont également qualifié cette convocation comme un acte d’intimidation. « Si cela se répète à nouveau dans nos rangs, nous pourrions ne pas sécuriser les festivités carnavalesques », ont-ils déclaré. 

Qu’est-ce qui pousse les policiers à se former en syndicat ? Il est clair que les policiers exigent de meilleures conditions de travail, des avantages sociaux, des salaires décents, de la formation continue, entre autres. Ainsi, ils ont organisé deux séries de manifestations à Port-au-Prince pour pouvoir faire passer leurs revendications, l’an dernier.

La liberté syndicale est-elle pourtant garantie par la Constitution haïtienne de 29 mars 1987 amendée ?  Oui, l’article 35.3 stipule ce qui suit : « La liberté syndicale est garantie. Tout travailleur des secteurs privé et public peut adhérer au Syndicat de ses activités professionnelles pour la défense exclusivement de ses intérêts de travail. »

Entre la Constitution et les Règlements internes et généraux de la PNH, qui va céder ? Comment les autorités policières et gouvernementales vont-elles gérer ce dossier sensible ?

Samuel JOSEPH