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La vie infernale d’un certain nombre d’Haïtiens au Chili

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De nombreux Haïtiens sont installés en Amérique du Sud et leurs conditions de vie sont très difficiles. Certains font des déplacements périlleux depuis le Chili jusqu’à la frontière du Mexique dans l’espoir d’atteindre les Etats-Unis.

Au Chili, le salaire minimum est de 301 000 pesos, ce qui équivaut à 350 dollars américains. Au mois de mars, il passera à 319 000 pesos. On trouve des Haïtiens dans tous les secteurs d’activités du pays. Certains choisissent d’être travailleurs autonomes.

Ils préfèrent devenir marchands ambulants ou créent leurs propres activités économiques pour gagner beaucoup plus d’argent.

Le plus grand problème est celui de la résidence. Pour être résident, il faut passer au moins 24 mois dans un emploi où le patron paie mensuellement une assurance santé et vieillesse au cours de cette période. Dans ce cas, il faut accepter le « sujet à contrat », qui est le fait de travailler avec une seule personne ou institution pendant une période de 24 mois. Mais si l’employeur renvoie l’employé avant d’atteindre le 24e mois, il doit immédiatement trouver un autre emploi pour ne pas perdre les avantages en cours. Dans le cas contraire, l’employé est condamné à recommencer tout le processus et les sommes antérieures versées sont perdues.

Celui qui est révoqué avec un carnet de sujet à contrat risque de ne trouver aucun autre emploi. Car l’obligation est faite à tout patron qui révoque un Haïtien de lui accorder un billet d’avion pour qu’il retourne dans son pays. Dans ces conditions, trouver un job où le patron va payer pour l’employé de telles assurances parait difficile. Et l’employé est rarement satisfait de son travail pendant ces 24 mois. Il a tendance à chercher un nouveau travail. Mais il est face à un dilemme. L’abandon de l’ancien retarde le processus pour obtenir son titre de séjour. Mais accepter n’importe quelles conditions de travail est un manque à gagner. Dans ce cas, l’achat d’un ticket pour retourner en Haïti est exorbitant pour un chômeur qui a besoin de 1400 à 1500 dollars us. Voilà la première motivation des Haïtiens qui quittent le Chili pour aller s’installer à la frontière du Mexique.

Quoi qu’il en soit, les Haïtiens trouvent des jobs qui répondent à un minimum de besoin. Mais un meilleur emploi est conditionné par l’obtention du titre de séjour. Certains acceptent des emplois moins payés en attendant d’obtenir ce documents. Cette quête pousse fréquemment beaucoup d’Haïtiens à épouser des Chiliennes afin d’accélérer le processus.

Les Haïtiens partis en quête d’une vie meilleure font souvent face à des réalités très décevantes. Un groupe d’haïtien, au péril de leur vie, a quitté le Chili en bus pour se rendre en Colombie. De la Colombie ils sont passés par le Panama et tous les territoires de l’Amérique centrale jusqu’à la frontière du Mexique. Destination finale: les États-Unis.

Nombreux meurent durant la route. Le trajet est long et périlleux. Ils sont exposés aux animaux sauvages et aux criminels. La forêt n’est pas contrôlée. À chaque pays, il faut payer des guides pour vous aider à traverser les forêts. Certaines femmes deviennent la proie de ces guides. Les migrants sont souvent dévorés par des animaux sauvages, affaiblis, frappés par la maladie et la faim pendant que des femmes sont parfois violés par des guides locaux. La dernière en date, c’était une jeune mère qui est morte noyée en compagnie de son enfant pour avoir refusé de coucher avec un guide. D’autres sont dévorés par des animaux sauvages ou tués par des guides qui n’ont pas obtenu la somme réclamée pour la traversée. Dans la forêt, se trouve également des hommes armés qui dérobent les migrants. Ceux qui refusent de leur donner de l’argent sont tués et jetés dans la forêt. Il est impossible de compter le nombre de personnes disparues dans cette aventure.

Des Haïtiens quittent tous les jours le Brésil et le Chili espérant trouver de meilleures conditions de vie aux Etats-Unis. Mais la quête d’un monde meilleur se transforme vite en traversée de l’enfer.

Jacki Valérice

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