Le président Jovenel Moïse ne fait que foncer vers la réalisation des élections législatives, locales et présidentielles malgré tous les obstacles. Hier jeudi 22 septembre 2020, malgré le refus des membres de la Cour de Cassation de permettre à ce que les 9 nommés du CEP prêtent serment, Jovenel Moïse a quand même installé le collège électoral.
Ils sont de nombreux citoyens hier à avoir estimé que le président Moïse a révélé une facette qui fait peur, ce serait selon ces personnes, le côté dictateur du président Moïse. Toutefois, l’ on est conscient que la dictature est un très grand mot. Ces gens-là ne digèrent pas le fait que le président Moïse a choisi d’ ignorer totalement la Cour de Cassation dans le processus d’ installation du CEP, nonobstant l’avis défavorable de certains membres vis-à-vis de ce CEP. « C’ est la plus grande institution de justice du pays », clamment-ils. Selon eux, Jovenel Moïse a craché sur l’ institution. Pour acculer le président, le docteur et opposant Réginald Boulos est allé jusqu’à faire ressortir une similitude entre le début de la dictature Duvaliériste et le jour de l’ installation du CEP: 22 septembre 1957 et 22 septembre 2020.
Cependant, si on regarde chaque étape entreprise par le gouvernement en vue des élections, on comprendra alors que le Président est pressé. Il veut respecter ses mots quand bien même ses actions sont très contestées. L’ on dirait que le Président se croit être dans un tournoi, que les élections sont un trophée, et les opposants ainsi que la constitution présente sont des adversaires. En bon joueur, il se concentre sur le but et néglige tout ce qu’ il empêche de l’ atteindre. Le président Jovenel Moïse, est-il inarrêtable dans la course à la réalisation des élections? Jusqu’où pourra-t-il aller si les partis politiques refusent de participer aux élections à cause de lui?
Malgré sa motivation, sa fougue pour réaliser les élections, l’ avenir paraît sombre. L’ année 2021 pourrait être autant une véritable année de tension qu’ une véritable année électorale. C’ est que dans le combat, les opposants sont autant motivés à obtenir la transition. Les alliés du pouvoir et certains pensent que la transition sera néfaste pour le pays et qu’elle ne créera que de nouveaux riches qui n’ ont aucune chance de prendre le pouvoir par la voie des urnes. Cependant, les opposants peuvent s’ appuyer sur les opinions techniques des juristes qui ont déclaré inconstitutionnel l’ arrêté nommant les membres du CEP. Parmi ces juristes, il y a le regroupement des barreaux du pays, il y a Me Bernard Gousse.
Si les opposants peuvent tirer avantage des analyses des juristes sur la question, de son côté, le président peut lui compter sur l’ Ambassade américaine qui dit vouloir un retour à un parlement fonctionnel dans l’ intérêt du pays. Comme on ne peut avoir un parlement fonctionnnel qu’ à travers les élections, inutile de dire que ladite ambassade réclame aussi les élections. Elle est si déterminée qu’elle a même annoncé des conséquences pour ceux qui bloquent le train électoral. Voilà donc un match serré! Un match où il est difficile de positionner le peuple parce qu’il est aimé des deux camps de manière sincère ou hypocrite. Jovenel Moïse dit agir pour conserver la souveraineté du peuple qui ne peut s’ exprimer qu’en vertu des votes. Les opposants veulent réaliser une transition de rupture pour délivrer et soulager le peuple de ses maux.
Bath- Schéba NG Joseph- Haitiaujourdhui.com