Le code pénal continue de provoquer des débats au sein de la société haïtienne. «  Il ne correspond pas à la société haïtienne », estiment de nombreuses personnes. Il a été publié le 24 juin 2020 par décret présidentiel cependant au sein même du pouvoir et dans l’entourage du Président, plusieurs personnes rejettent ce code pénal.

À l’émission « moment Vérité » du samedi 4 juillet 2020, le conseiller juridique et politique du Président, Me Reynold Georges a donné son point de vue sur ce code qui ne cesse de susciter les débats. « C’est un code mort-né », a déclaré l’avocat du Président Jovenel Moïse. Selon lui le fond du texte est en avance par rapport à la société. La société haïtienne n’est pas encore au stade d’accepter ce code pénal qui ne reflète pas ses mœurs, pratiques et coutumes.

Me Reynold Georges a affirmé qu’il n’avait pas participé à une telle initiative. Selon lui, les discussions sur le code pénal ont eu lieu sans lui alors qu’il pouvait donner des conseils raisonnables en la matière. « Me Reynold Georges est un docteur en droit », s’est-il vanté. Il a poursuivi en montrant la nécessité de prioriser des approches psychologiques, sociologiques, anthropologiques dans le processus de faire des lois. Les lois varient en fonction des sociétés où elles s’appliquent. Ainsi ce qui se passe à l’étranger n’est pas forcément valable pour le pays.

« Quel est l’avenir de ce code pénal ? », a demandé le journaliste de Signal FM à l’avocat allié au pouvoir en place. La réponse de Me Reynold Georges montre qu’il y a des incertitudes quant à l’applicabilité de ce texte des lois. « Le peuple ne veut pas de ce code pénal », a déclaré le conseiller juridique du Président. L’ex-député de Kenscoff, Alfredo Antoine qui lui aussi est considéré comme proche du pouvoir se positionne également contre certains articles de ce code pénal. Participant à la même émission que Me Georges, il a mentionné ses origines protestantes et ses liens avec une église protestante de Kenscoff. En fonction de ses valeurs, Monsieur Alfredo Antoine croit qu’il est nécessaire de revoir, de corriger le code pénal afin qu’il corresponde aux attentes de la société haïtienne.

Pour le moment aucune personnalité proche du pouvoir, de l’opposition ou de la société civile n’a fait un plaidoyer complet, documenté et argumenté pour montrer que c’est le code pénal dont nous avions besoin. Le Président de la République qui a publié le code pénal n’a pas encore fait des commentaires publiques sur la question. Ce code pénal est-il vraiment sans avenir ?

Bath-Schéba NG Joseph- Haitiaujourdhui.com