Les premiers signaux ont été lancés au mois de décembre 2019, quand trois membres de la famille Izméry ont été enlevés et séquestrés au village de Dieu. À Léogâne, madame Guyto Frédéric a été enlevée par des ravisseurs réclamant une somme de 300 000 dollars. Très peu de jours après, Salomon Jolicoeur, le pasteur titulaire de l’église Baptiste de la 5e avenue de Bolosse a été enlevé au centre-ville de Port-au-Prince pendant qu’il était sur son lieu de travail. Une somme de 500 000 dollars a été exigée par les ravisseurs. La semaine dernière, c’est Gérald Jean Baptiste, propriétaire du club Don Bosco, qui est tué à Port-au-Prince.
Début février, ce phénomène a atteint un niveau incroyable, puisque de nombreux enlèvements ont été signalés. Les cas les plus connus sont les enlèvements de madame Sophonie Jean, une assistante administrative du projet pêche financé par la BID et un employé du ministère de l’économie et des finances. Ensuite, 5 jeunes protestants sont également enlevés à Delmas après avoir participé à un programme évangélique. De plus, bien d’autres cas, qui ne sont pas portés à la connaissance de la police ont été également signalés.
Le porte-parole adjoint de la police nationale, Mikerlange Louigène, dans une déclaration, a tenté de minimiser l’ampleur du kidnapping. Il a parlé d’une campagne d’intoxication au niveau de la presse et des réseaux sociaux. Cependant, la police nationale vient de lancer une mesure baptisée de » rideau de fer » pour faire face à l’insécurité dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Il faut signaler que ce climat de terreur ne touche pas seulement la capitale, mais aussi de nombreux autres endroits du pays. En attendant que les autorités prennent des mesures efficaces pour rétablir la paix, la prudence est de mise.
Jacki Valérice
Le règne des kidnappeurs en Haïti
Après trois mois de "péyi lòk (pays verrouillé)”: le kidnapping bat son plein en Haïti.