3 mois après la découverte des 2 premiers cas, Haïti a désormais franchi la barre des 4 000 cas confirmés. L’épidémie commence à prendre une vitesse de propagation assez inquiétante car 1237 nouveaux cas ont été recensés les 7 derniers jours.

Le Ministère de la santé publique et de la population a fait état de 4309 cas de covid-19 confirmés dans le dernier bilan qu’il a publié le 13 juin 2020. En ce même jour 144 nouvelles personnes ont contracté la maladie et le MSPP comptabilise 73 décès au total. Aucune guérison n’est encore signalée pour ce mois de juin. Du 7 juin au 13 juin, pas moins de 1237 personnes ont attrapé le virus. Ce qui donne en moyenne 177 cas par jour.

En Haïti, dans les rues et dans beaucoup d’autres endroits, l’épidémie est sous-estimée par la population qui continue à mener une vie normale comme si le coronavirus n’était pas dangereux. Beaucoup de personnes ressentent la “petite fièvre”, la perte du goût et de l’odorat, la fatigue qui sont des signes apparents à la covid-19. Mais ces personnes continuent leurs activités, à sortir dans la rue malgré le risque de contaminer d’autres personnes. Une situation qui démontre que la quantité de personnes infectées et décédées de la covid-19 en Haïti est bien au-dessus des chiffres communiqués par le MSPP. D’ailleurs, les Haïtiens sont très réticents à l’idée de faire le test.

Selon une analyse faite par le directeur de l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS), Marcos Espinal, les pays de la Caraïbe et de l’ Amérique latine devront encore attendre avant de relancer leur économie. Pour Haïti, M.Espinal croit que la situation est deux fois plus grave car en plus de gérer l’épidémie, le peuple haïtien doit gérer des problèmes sociaux et politiques. C’est pourquoi il a jugé bon que les autres pays fassent une coalition en vue d’apporter de l’aide à la République d’Haïti qui court le risque d’une catastrophe humanitaire.

La situation du pays s’aggrave avec la présence du coronavirus, c’est un fait. La monnaie nationale n’a pas cessé de perdre de la valeur durant la pandémie. Selon quelques économistes, la baisse du nombre de transfert de la diaspora vers Haïti serait l’une des causes ayant amené à cette dépréciation de la gourde. De nombreux personnes ont dû quitter leur emploi pendant l’épidémie et se retrouvent au chômage. Les entreprises doivent faire beaucoup d’efforts pour tenir pendant cette crise. Le gouvernement haïtien avait décrété l’Etat d’urgence sanitaire jusqu’au 19 juillet 2020. Pour le moment, personne ne sait combien de temps il reste avant le déconfinement.

Bath-Schéba NG Joseph- Haitiaujourdhui.com