Ce vendredi 24 juillet 2020, les 8 membres restants du Conseil Électoral Provisoire (CEP) ont choisi de démissionner en bloc.

Alors que l’exécutif projette de faire les élections, l’organe chargé de les organiser prend congé. Le représentant du secteur des droits humains avait déjà démissionné. C’est maintenant au tour des 8 membres restants de jeter l’éponge. Il faut dire qu’en prélude de cette démission en bloc, le cabinet présidentiel avait accordé un délai de 48 heures aux différents secteurs pour confirmer leur représentant soit en gardant ou en remplaçant les membres du CEP.

Cette décision présidentielle a été très critiquée car plus d’un estime qu’il est impossible pour les secteurs de choisir leur représentant en 2 jours. Cela nécessite de longues discussions avant que les membres des différents secteurs qui composent le CEP se mettent d’accord sur un représentant.

Est-ce pour éviter l’humiliation d’être remplacés par leurs mandataires que les 8 membres restants du CEP ont choisi de démissionner en bloc ? Le conseil électoral n’existe plus. Une entrave donc à la volonté du pouvoir et de l’international de réaliser les élections.

Dans la lettre de démission en bloc, les 8 signataires, dont le président du CEP Léopold Berlanger, ont rappelé la nécessité d’un dialogue entre pouvoir, opposition et société civile pour parvenir à un consensus. D’après ces derniers, le consensus est une condition non négociable pour l’établissement d’un nouveau conseil électoral et la réalisation des élections.

Si le gouvernement se croyait capable d’organiser les élections, la situation devient compliquée. Il n’est pas impossible pour Jovenel Moïse de réaliser les élections toutefois le défi du Président est de pouvoir trouver une entente avec les acteurs pour la formation d’un nouveau conseil électoral.

Rappelons qu’en ce moment, Jovenel Moïse n’est pas le président le plus populaire qui soit. De son côté, l’opposition politique a bien accueilli la démission en bloc qui a pour conséquence l’absence de conseil électoral. D’ailleurs, si Jovenel Moïse ne jure que par les élections, l’opposition politique ne cesse d’affirmer que les élections sont impossibles avec lui.

Bath-Schéba NG Joseph- Haitiaujourdhui.com