Avant de quitter le pouvoir le 7 février 2022, le Président de la République Jovenel Moïse a deux grands souhaits à réaliser pour le peuple haïtien: la réforme constitutionnelle et les élections de 2021.

Pour le chef d’Etat, il n’est pas question de quitter le pouvoir le 7 février 2021 comme le réclament les leaders de l’opposition et la professeure Myrlande Manigat. 5 ans c’est 5 ans. Si l’opposition s’appuie sur la constitution pour justifier la fin du mandat présidentiel le 7 février 2021, l’équipe du pouvoir estime qu’il y a une confusion et une incohérence au niveau des articles de la constitution qui stipule que le mandat présidentiel est de 5 ans. Toutefois le Président croit qu’il est nécessaire d’entreprendre une réforme constitutionnelle afin de pallier les manques et failles de la charte de 1987.

Il a chargé son conseiller spécial Guichard Doré d’entreprendre des consultations avec différents acteurs de la société pour former une assemblée constituante. M. Doré a déjà contacté des hommes politiques, des économistes, des recteurs d’université des ex-premiers ministres. Guichard Doré a cité des noms comme le Professeur Rony Desroches, Gédéon Jean, l’actuel bâtonnier du barreau de Port-au-Prince Monferrier Dorval qui est aussi un professeur et écrivain de Droit Constitutionnel haïtien et Myrlande Manigat, constitutionnaliste très appréciée en Haïti.

Cependant certaines des personnalités consultées se montrent réticentes face à ce projet. Par exemple, Myrlande Manigat a confié au quotidien Le Nouvelliste que le conseiller spécial du Président ne devait pas trop compter sur elle. Quoiqu’il en soit, Guichard Doré ne va pas s’arrêter. Il révèle que dans le cadre de cette réforme constitutionnelle, les travaux de Carry Hector, de Claude Moïse et du député Jerry Tardieu sur la constitution et bien d’autres documents déjà disponibles allaient être considérés.

L’équipe en place peut compter sur l’appui de l’Organisation des Etats Américains (OEA) et le Bureau Intégré des Nations Unies (BINUH) qui partagent l’intérêt d’une réforme constitutionnelle profonde capable d’adresser les problèmes du pays. Quant à la réalisation des élections de 2021, le pouvoir en place a également le soutien de l’OEA Et du BINUH. Cependant, tout cela reste un pari car pour l’opposition, il est impossible de faire des élections avec Jovenel Moïse à la tête du pays tout comme il est impossible d’avoir une nouvelle constitution avec l’implication de Jovenel Moïse.

Bath-Schéba NG Joseph-Haitiaujourdhui.com