Ce mercredi 26 février 2020, l’organisation CODE et le Colllectif pour le Progrès d’Haïti comptent organiser une marche dans la commune de Petit-Goâve. Les protestataires veulent dénoncer le kidnapping, le viol, le blackout et la faim qui règnent en maître dans le pays depuis le début de l’année 2020.
Dans une entrevue accordée à Haïti-Aujourd’hui, Pierre Augustin, avocat, est le porte-parole du secteur démocratique et populaire dans la commune de Petit-Goâve nous donne des explications sur les raisons de l’organisation de cette marche.

Pierre Augustin dit regretter la passivité des autorités face à la montée de l’insécurité dans le pays. Il estime que beaucoup de gens ne peuvent pas entrer dans la capitale même pour des raisons de santé à cause de la montée de l’insécurité. L’avocat ne cache pas son indignation contre la torture infligée aux femmes kidnappées. Il précise que ces pratiques sont inhumaines. Me Augustin accuse les autorités au plus haut niveau de l’état qui ont failli à leur mission de garantir la paix au sein de la population. Donc, maitre Augustin estime que le volet de l’insécurité, c’est surtout pour manifester leur solidarité aux autres régions victimes des actes de banditismes.

En ce qui a trait à la ville de Petit-Goâve, Pierre Augustin dénonce la faim et le blackout que vit la population de la cité de Faustin Soulouque. Il estime que la faim a atteint tellement un niveau élevé que même des jeunes femmes diplômées sont obligées de se prostituer pour gagner leur vie. Ensuite, l’avocat militant critique la dernière propagande de Jovenel Moïse sur la distribution de l’électricité dans la région des Palmes. Il affirme que quatre petites génératrices ne pourraient même pas alimenter toute la ville de Petit-Goâve. Dans ce cas, les responsables de l’EDH au niveau de la ville sont obligés de faire une distribution sectorielle qui ne dure pas plus que deux heures par zone. De plus, ces 4 petites génératrices doivent fournir de l’énergie électrique à la ville de Grand-Goâve, de Miragoâne en passant par les autres communes jusqu’aux Fonds-des-Nègres. Pierre Augustin annonce que toutes ces revendications feront l’objet de la marche du 26 février 2020.

Par ailleurs, Dieudonné Délice, le responsable de la programmation de la radio Clophare Pierre de Petit-Goâve, confie que cette marche sera organisée en solidarité avec les autres régions victimes de l’insécurité, plus précisément le kidnapping. Le journaliste estime que les actes d’insécurité sont en baisse dans la commune de Petit-Goâve depuis le début de l’année 2020. Dieudonné Délice affirme que les gangs les plus redoutables ont été démantelés à la rue Benoît, au quartier de Vialet et à Chabanne. Le journaliste pense qu’avec l’arrivée du commissaire Gilbert Conséant à la tête du commissariat de Petit-Goâve, de sérieuses mesures ont été prises pour combattre l’insécurité. De plus, une police municipale a été créée par le maire de la ville en appui à la police nationale.

Cependant, Dieudonné Délice croit qu’il y a des hommes armés qui fonctionnent de manière isolée au cours de la soirée. Ces hommes s’amusent à détourner des camions de marchandises. Dans ce cas, il considère la zone de Tapion et la commune de Grand-Goâve comme des endroits très dangereux pour ceux qui opèrent des voyages nocturnes. De plus, il rappelle la circulation de nombreuses armes à feu pendant les manifestions de peyi lòk (pays verrouillé) qui n’ont jamais été saisies par la police.

Jacki Valérice